Je raconte mon histoire car lire celles des autres m’a motivée, m…

Je raconte mon histoire car lire celles des autres m’a motivée, mais je concède par avance avoir manqué de discernement dans l’expérience que j’ai vécue, j’y ai donc ma part de responsabilité.

Alors encore expat en Asie cette année, à 3 mois de mon retour en France, j’avais décidé de m’inscrire sur le site POF dans une démarche vraiment très sérieuse et cartésienne, avec l’idée de d’abord échanger assez longuement à distance avec quelqu’un qui ferait résonance, et si tout se passait bien, de continuer dans le réel une fois en France.

Alors âgée de 39 ans, très sûre de moi, bien dans ma peau et dans ma tête, après avoir rédigé une fiche très authentique et détaillée, j’ai rapidement été contactée par un homme Asiatique (j’avais encore un faible pour eux – disparu depuis) résidant à Lyon, affichant 37 ans sur son profil, séparé, et qui a immédiatement fait la différence pour moi par rapport aux autres du fait de son ethnie en lien avec mes goûts et de ce que j’ai supposé être sa personnalité en lien avec son métier.

Au fond de moi je cherchais certainement plutôt à « écraser » le souvenir d’un amour profond, mais non abouti, avec un autre homme asiatique, très intelligent et marquant, rencontré sur le même site 4 ans auparavant – ce qui m’avait d’ailleurs conduite en expat en Asie… bref.

Je trouvais donc cet homme séduisant et selon les photos on pouvait assez facilement déduire qu’il était militaire (bien qu’il ait écrit « fonctionnaire »). Je me suis dit que j’avais certainement affaire à quelqu’un de rigoureux, fiable, structuré, assez droit et apparemment viril. Je dis « assez » car son descriptif, somme toute médiocre, m’a bien laissée un peu pantoise, mais j’ai fermé les yeux.
J’ai donc fait l’erreur de supposer qu’on pourrait bien s’entendre. Au fond, tout fut dans le physique : il y a des hommes comme ça qui semblent avoir un esprit de séduction puissant auquel il est difficile de résister.

Mal m’en a pris ! La réalité de cet homme s’est en effet révélée être l’exact CONTRAIRE de tout ce que j’avais supputé. Déjà, très rapidement, j’ai eu la puce à l’oreille dès nos premiers échanges, où il a très vite commencé à tout sexualiser, vulgairement, et sans la moindre gêne. Je ne connaissais pas encore vraiment les dangers des sites et les comportements à fuir immédiatement, aussi prude qu’intellectuelle, divorcée précocement depuis l’âge de 21 ans et ayant embrassé de 21 à 36 ans une vie privée religieuse fondamentaliste uniquement ponctuée d’études supérieures longues et de débuts de carrières (convertie au christianisme évangélique, qui interdit le remariage, j’avais certainement tous les ingrédients pour tomber sur LE gros pervers…)

Je venais à peine de me réinscrire sur POF après une première inscription courte 4 ans auparavant et l’abandon total à l’époque à terme. J’y avais rapidement rencontré le précédent homme asiatique, puis avais entretenu 6 mois de communication avec lui avant de m’en séparer, n’ayant pas sérieusement recherché quelqu’un d’autre par la suite.

J’avais encore une grosse dose de naïveté ou de candeur tardive contre moi, mais l’enfer radical vécu pendant 4 mois avec ce spécimen m’a bien fait avancer depuis !
Au bout de quelques jours à peine, alors qu’il évoque déjà notre première rencontre, il m’écrit soudainement le plus sérieusement du monde :

– Que dirais-tu de venir à Lyon (ça m’arrangerait que ce soit toi qui vienne en effet) et qu’on passe le week-end à faire l’amour la première fois qu’on se verra ?

Scotchée, j’ai été très choquée et l’ai recadré, en stoppant net et poliment la conversation.

Avec le recul, j’ai compris pourquoi il écrivait cela. Cet homme hypersexuel est en effet expertement entraîné à des pratiques érotiques spéciales (pardon pour les détails) gardant ses érections très longtemps et bloquant ses éjaculations… Il peut donc avoir des relations pendant de longues heures : en fait, le plaisir sexuel est tout ce qui motive sa présence sur le site puisqu’il est en réalité en couple avec une jeune abidjanaise qu’il a ramenée d’Afrique et qui apparemment n’est pas en reste niveau sexe, mais il a compulsivement besoin de rencontrer et de coucher constamment avec d’autres femmes…

Le reste en lui n’est qu’instabilité et imprévisibilité, son paradoxe particulier étant d’avoir des apparences très « carrées » laissant donc supposer une possibilité de sérieux et de long terme (qui ne vient jamais et qu’il retarde toujours en soufflant le chaud et le froid dans les échanges) alors qu’il est complètement tordu.

Un indice qui aujourd’hui m’alarmerait : son absence totale de communication (ou sa communication confuse) et le refus de parler de lui, sauf pied au mur.

Il a donc brandi ce jour-là ce qui était pour lui la plus alléchante des prouesses tel un viatique, en bon célibataire pour lequel il se faisait passer. Comme j’étais déjà attachée, car nous communiquions sans cesse chaque jour depuis près d’une semaine et qu’il sautait sur son téléphone pour m’écrire dès son réveil et tout au long de la journée (j’ai vite compris qu’il ne fichait strictement rien à son travail, ce qui m’alarmerait aussi aujourd’hui) cette première rupture brutale m’a heurtée et laissée dans un grand vide.

Et 3 jours après, il revenait bien sûr ! Inaugurant une longue suite ininterrompue de continuité-ruptures brutales et de chutes vers toujours plus de « pire », par rapport à l’idéalité initiale, et insoutenable – jusqu’à ce que je ne puisse tout simplement plus le supporter neurologiquement, et l’éjecte comme un parasite.

Mais lui pardonnant tout durant 4 mois avant de prendre la saine décision, addictée à lui, à notre hypothétique nous, trop heureuse de le retrouver à chacun de ses retours sans culpabilité, d’autant que j’étais toujours convaincue par ses excuses à l’air sincère (instinct maternel) et son absence totale d’ego. Il a en effet adapté son comportement dès le premier clash, et n’évoqua plus jamais de références sexuelles choquantes dans nos conversations.

J’étais sous emprise dès le départ, il est un maître en la matière. Enferrée dans les montagnes russes de ce pervers sans violence (culture asiat oblige), il dope à fond mon narcissisme et tous les besoins qu’il identifie en moi, me saturant d’attentions et de belles paroles, puis « coupe » ses injections pour me remettre en situation de confusion et de dépendance.

J’ai d’abord droit à des cycles permanents de 3 semaines de très belles choses, harmonie, amour et promesses d’avenir alléchantes, avec systématiquement à terme un comportement odieux brutal de sa part (pas violent mais un revirement soudain d’attitude) qui détruit tout en quelques minutes et dont il ne semble avoir cure.

A ce stade nous en sommes encore au virtuel puisque je suis toujours en expat. Débutée en avril, la confiance en cette relation est puissamment retrouvée en mai puis radicalement mise à mort le 4 juin. Mais ça durera jusqu’en août. Le 4 juin en effet (encore en Asie pour 1 mois) il m’envoie un exemplaire virtuel du journal « 20 minutes » (super, la référence…) avec en Une un article sur « les femmes à libido en berne à réchauffer… ». Je le hais de m’envoyer ça. J’ai envie de le tuer. Je me sens tout-à-coup vieille et moche (alors même que mon équipement libidinal est certainement plus compétent que le sien). S’ensuit une discussion déçue se terminant par un scénario imaginaire de sa part complètement décalé par rapport à la situation, où il me « pousse à l’eau pour voir mon t-shirt mouillé », me fait un « placage au sol », me « couvre de bisous », m’ « embrasse dans la bouche avec la langue », j’en passe et des meilleures. Le choc est profond, j’ai peur, je suis saisie de malaise, j’ai l’impression de parler au mal, mon retrait est immédiat, cette histoire meurt à ce moment-là en moi, définitivement, et pourtant je ne peux encore m’en détacher.

Il « ne comprend pas ce qu’il a encore fait », je me demande s’il est normal et comme d’habitude il revient dès le lendemain, faussement inquiet, et je reste tout en étant désormais distante et désillusionnée. Mais ce n’est que le début de la fin.

Lors d’une conversation vers la mi-juin seulement, alors que j’avais déjà parfaitement identifié sa tendance ordinaire au mensonge dès le début, j’ai le premier choc quant à sa réelle situation professionnelle et je comprends qu’il est mythomane compulsif (d’ailleurs, ce n’est pas le seul sur le site). Alors que je l’imaginais depuis le départ officier ou cadre dans les bureaux, à l’armée, ayant ouvertement supposé cela dès le début de notre relation (comme il ne me disait pas ce qu’il faisait exactement) sans que jamais il ne démente (je me disais qu’il avait dû « monter en grade » avec les années, comme il spécifiait sans mensonge sur son profil avoir un niveau « école secondaire », et qu’il devait avoir cette personnalité un peu fantasque de self made man) j’ai dû lourdement déchanter. Il me parlait de sa possibilité très facile d’être muté et de son désir de m’emmener avec lui. Il évoquait alors l’île de la Réunion, et bien sûr ça me faisait secrètement rêver (bien que j’aie trouvé que c’était trop rapide et qu’il manquait vraiment de jugeote).

Il m’envoie soudainement une photo de son écran au bureau avec le logiciel montrant les postes à pourvoir à l’étranger auxquels il pourrait prétendre. Gros choc. Il n’était pas (plus) militaire, et de loin pas cadre ! La liste n’énumérait que des postes d’ouvriers techniques et d’agents administratifs (certes au ministère des armées). J’ai compris plus tard à ses autres envois qu’il faisait du menu secrétariat et de la commande de matériel de bureau pour le service social du bureau du logement de la caserne où il était autrefois soldat sans grade après 17 ans de service, reconverti depuis 4 ans en homme à tout faire pour des motifs plus que troubles (et qu’il ne prenait vraiment pas son travail à cœur puisqu’il passait ses journées sur son téléphone ou quittait carrément le bureau pour aller se promener des heures le long du Rhône, m’envoyant des photos).

J’ai aussi compris qu’il n’avait pas du tout l’intelligence que je lui prêtais, puisqu’au fil du temps il se laissait de plus en plus aller à ne montrer que sa vraie personnalité, désorganisée, brouillonne, menteuse et oublieuse, alors qu’il jouait à la perfection l’homme brillant au début.

De là, la descente vers la nullité n’a plus jamais cessé et la désillusion a atteint son comble à mon retour en France : alors qu’il m’avait fait réserver (à MES frais) 2 logements pour 3 nuits sur AirBnB dans la ville où j’allais passer les vacances estivales, chez ma mère, à peine arrivée en France et à 3 jours de ce qui aurait dû être notre première rencontre, je le sens à nouveau changeant, distant et pas connecté.

Je lui demande s’il a quelqu’un, l’invite à me parler franchement, et c’est là qu’il me dit qu’il est séparé depuis 3 ans mais vit avec son « ex », et qu’il a un enfant. Ce n’est que plus tard que je découvre qu’il a engrossé une jeune femme africaine d’une vingtaine d’années lors de sa dernière mission militaire en Afrique en 2013, et qu’il la ramenée en France, changeant de poste après. Elle est depuis sa bonne et il multiplie les rencontres en attendant de trouver celle qui le sauvera de sa situation, qu’il rêve de quitter.

Ce fut la pire révélation ! Malgré une nouvelle rupture, il revient et moi je cède, je ne lui résiste pas, j’accepte même qu’il vienne dans ma ville le jour de la finale de la coupe du monde pour me rencontrer. Nous suivons ensemble le match dans un lieu public (rien ne se passe). J’ai un quota d’amertume terrible à son égard mais je « retombe » quand même amoureuse, si stupidement, et le lendemain, il me dit que la mutation qu’il a demandée (je pensais que c’était dans la région où j’allais ensuite m’établir, tel qu’il le laissait supposer) était en réalité en Afrique.

Nouvelle rupture, je deviens folle. Silence radio, addiction, il revient, je ne peux pas m’empêcher de céder. Il m’invite à une balade au bord d’un lac à Lyon. J’y vais, tout en le haïssant intérieurement. Là il profite d’un moment pour me tenir la main et ne la lâchera plus de la journée. Je ne dis rien, je m’habitue.

Le soir il prend sauvagement d’assaut ma bouche et porte directement ses mains de partout sur moi, je comprends qu’il n’y aura pas grand chose d’autre à attendre que du sexe de lui, ma première mauvaise impression se confirme, il est intellectuellement vide. Je refuse toutefois d’ouvrir la bouche pour l’embrasser mais il insiste en « solo », des heures durant ! Il embrasse une bouche fermée. Un fou me dis-je. Rien ne se passe, je repousse ses mains, et je rentre chez moi à 3h d’autoroute de là.

Dès le lendemain il continue et insiste, me fait réserver à MES frais une place en camping et une auberge dans la Drôme (c’est entre chez lui et chez moi) et tout organiser pour les 2 prochains weekends. Il paiera tous les restos. Il commence néanmoins à me coûter très cher alors qu’il pavane en très gros 4X4 allemand et fait le playboy.

Nous ferons la rando et le camping en Drôme, mais ma période d’incommodité mensuelle me permettra heureusement d’échapper à ses étreintes sexuelles interminables.

Dès le lendemain, il pensera que je lui serai tout-à-fait acquise le week-end suivant à l’auberge et donc il se montre soudainement inhabituellement distant dans la communication, alors qu’avant il m’écrivait tout le temps. Je suis à bout de cet homme, et finis par le quitter définitivement et sans retour cette fois, le 8 août.

Deux jours après je créé un faux profil avec la photo d’une blonde hyper sexy glanée sur le net, j’écris vivre à Lyon, être serveuse, en couple et désirant faire des rencontres sexuelles coquines. Il ne tarde pas à me contacter. Je joue la perverse et lui réponds en jouant la sadique, l’humiliant et l’insultant très grossièrement. Il adore ça et en redemande. Il fait le bête et continue de vouloir discuter. A la fin je le rejette très violemment. Il dit, toujours très poliment et sans ego, que ça lui égal car les « abidjanaises le satisfont grandement ».

C’est encore pire que ce que je croyais, on ne m’y reprendra plus.
Je suis retournée à la vie religieuse fondamentaliste… #RDM

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Le 05/10/2018
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